Louis GALLICHER

 

UN HOMME HORS DU COMMUN

LOUIS GALLICHER

Ce n’est qu’une vaste pierre gravée , envahie par la mousse, dans le cimetière de Vallenay qui rappelle encore le nom de la Famille Gallicher.

Monsieur Louis Gallicher était né à Lissay-Lochy le 10 septembre 1814.

Brillant élève du lycée de Bourges, il était reçu en 1834 à l’Ecole Centrale d’où il sortait en juillet 1837, à 23 ans, avec le diplôme d’ingénieur civil.

Il vint alors à Bigny aider son père dans ses travaux puiS, en 1839, il prenait seul la direction de l’importante usine de Bigny.

Le Marquis d’Osmond, alors propriétaire des forges, avait pour intentant général Monsieur Faiseau-Laval ; Louis Gallicher épousa la fille de ce dernier et, pendant son séjour à Bigny, prit une part active à l’administration de la terre de Châteauneuf. Il se rendit fermier du domaine des Gargots, à Bigny, et ce fut là qu’apparut, par son initiative, le premier taureau Durham qui ait été amené dans la région.

En effet, il voyage en Angleterre ; en novembre 1838 il part pour Manchester dans le but de se perfectionner et d’améliorer, au retour, les méthodes de travail. Il y reste quatre mois et décide, en accord avec l’Etat, d’introduire dans son domaine quelques unes de ces fortesbêtes aux robes « rouans et pie rouge ». Le croisement permet d’obtenir des animaux de boucherie précoces. Ce croisement donna la charolaise – nivernaise – plus spécialisée dans la production de viande et dont Bigny peut se vanter de posséder quelques racines de la « grosse souche ». Rien d’étonnant à ce que l’élevage de bovins charolais soit si florissant dans notre région.

En 1862, Monsieur Gallicher affermait le domaine de Pontchauvet, de 350 ha, appartenant à Monsieur le Comte de Bourbon-Busset ; il le conservera douze ans , y créa un troupeau de plus de 300 mères brebis de race Southdown et une vacherie charolaise, l’une des premières du département. Reçu membre de la Société d’Agriculture du Cher le 6 mars 1847 (âgé de 33 ans) il en fit partie pendant 38 ans ; il était membre de plusieurs associations d’agriculture sur le plan national.

En 1853, il fut l’un des fondateurs du Comice Agricole des trois cantons de Mehun, Levet et Charost. Il prit également une part active à la fondation de la Société de Pisciculture du Cher dont il fut vice-président.

On lui doit des rapports nombreux sur la mise en culture des marais du centre, culture du blé anglais, machines agricoles, gisements phosphateux du département, droits d’entrée des céréales, concours régionaux, statistiques agricoles, épidémie des oiseaux de basse-cour, amélioration du cours de l’Arnon, culture du houblon, crédit agricole, etc…

Monsieur Gallicher menait de front cette activité agricole débordante et une activité industrielle non moins grande.

Maître de Forges, il sut conserver parmi ses ouvriers l’esprit d’ordre et de discipline à l’époque agitée de 1848. Il faisait à son personnel d’intéressantes et utiles conférences.

Un jour, une bande d’ouvriers venus des bois, ayant envahi la cour de l’usine de Bigny en demandant du pain avec des cris menaçants, Monsieur Gallicher alla au-devant d’eux et apaisa les manifestants par des paroles fermes mais conciliantes.

En juin 1848, commandant la Garde Nationale de Châteauneuf et Bigny, il conduisit à Paris l’élite des hommes de son bataillon.

C’est en 1851 que Monsieur Gallicher quitta Bigny accompagné du regret de ses ouvriers. Il revint alors à Lissay, s’adonnant à l’agriculture. Il devint maire de cette commune, mais en 1854 il entra à nouveau dans un groupe d’industriels ; il tenta de relever les hauts-fourneaux de Bourges et les forges de Rosières éteintes depuis 1848.

Ces efforts furent vains, mais plus tard, sur les conseils de Monsieur Jules Roussel, son ami, il acheta en 1869 les usines de Rosières pour les transformer en en fonderie et y rassembler le personnel et le matériel de ses forges de l’Orne, de la Mayenne, de la Sarthe, que la concurrence des forges anglaises condamnait à l’inaction.

C’est donc à Monsieur Gallicher que nous devons la fondation de cet établissement hors de la création de la ligne de chemin de fer Bourges-Montluçon dont il avait fait les premières études avec son ami Estoublon ; Monsieur Gallicher s’attacha à la compagnie de Paris-Orléans et fut chargé de l’estimation , de l’acquisition et de l’expropriation des terrains.

Il avait été nommé conseiller municipal à Bourges en 1855, puis en 1860 et 1865. Il a fourni des rapports sur la construction de l’abattoir, sur la construction de l’Hôtel de Ville pour remplacer celui installé au Palais Jacques Cœur, sur l’installation d’une succursale de la Banque de France etc… et ajoutons que grâce à son rapport sur les Etablissements Militaires (qui devaient être installés à Tours ou à Bourges), c’est Bourges qui l’a emporté.

Aux élections législatives du 8 février 1871, il fut appelé à faire partie de la liste qui portait en tête le nom de Thiers. Il fut nommé sixième de la liste avec 50 310 suffrages.

A l’Assemblée Nationale, il a su s’imposer par ses connaissances de l’agriculture et de l’industrie. Il fit partie des commissions de l’enseignement agricole, des travaux publics et des chemins de fer.

Aux élections de 1876 , il ne se représenta pas.

En conclusion, nous pourrions reprendre l’appréciation d’un des vieux amis de Louis Gallicher, Joseph Cacadier qui disait de lui :

« Il était heureux lorsqu’il trouvait l’occasion de rendre un service. Il a laissé les meilleurs souvenirs aux Forges de Bigny où il a fait ses premières armes dans la métallurgie. Dans ce pays, on ne peut prononcer son nom devant les vétérans de l’usine sans voir couler leurs larmes, et la tradition de sa bonté pour tous s’y est conservée dans toutes les familles. Sa mort a été celle d’un homme de bien ».

Cette mort eut lieu chez son fils à Vierzon-Villages, le 24 février 1885.

Si les Forges de Bigny furent prospèrent longtemps encore, si l’agriculture n’a cessé de prospérer dans cette commune et dans toute la région, on peut bien dire que l’œuvre de Louis Gallicher y a grandement contribué.

A Louis Gallicher à la direction des Forges, succéda probablement Monsieur Henri Tremeau , et c’est ainsi que séjourna au « Vieux Logis » son fils qui devait devenir célèbre dans le domaine militaire ; c’est le Général Tremeau qui, Généralissime en 1912, prépara le plan de mobilisation de la guerre 1914-1918.

(source : VALLENAY D’HIER de Maurice Larguinat)

NOTA: un des visiteurs du site nous signale que M.GALLICHER serait sorti de l’ECP en 1837 sans le diplôme d’ingénieur car il ne figure pas sur la liste de l’ECP

 

Une réponse sur “Louis GALLICHER”

  1. Vie riche et pleine menee par un capitaine d’industrie mais aussi d’agriculture si l’on en juge par ses actions menées dans ce domaine. Son energie a irradie dans cette région qu’ il a contribué a faconner et qui conserve intacte la mémoire d’un homme aux activités pionnières pour l’epoque et a l’intelligence communicative a l’egard de ses hommes

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